jeudi 2 octobre 2014

Jeudi 2 octobre 2014 - Des Maux.... Des Mots... Démocratie

Pas mal de réactions suite à notre article sur la "Démocratie locale : Attention... Dangers !!" 
... et pas mal de questions à propos de la démocratie depuis que le maire de Casteil et plusieurs de ses conseillers, interpellés récemment sur le sujet, se sont déclarés adeptes de la démocratie représentative pour justifier leur refus :
  • de s'expliquer publiquement sur les choix importants impactant le village (tels que l'endettement du village,  la contribution à la relance économique, la politique sociale, le déplacement de la mairie, l'éclairage public, l'eau potable et l'assainissement, les canaux d'arrosage, ...) ;
  • d'organiser des réunions publiques permettant  de rendre compte à la population et de prendre en compte ses doléances et ses priorités.
La démocratie représentative, dont se revendique le maire, incite les citoyens à renoncer à leurs responsabilités, laissant tout reposer sur les élus. Cette délégation ne favorise pas l’émergence d’une intelligence collective au sein du village pourtant vitale en ces temps de crise. Elle conduit à une rétention de l’information par les édiles municipaux excluant les individus du village les plus aptes à traiter au mieux ces informations pour l'intérêt général.
La concentration du pouvoir politique entre les mains d'une minorité (n'ayant pas nécessairement les compétences requises pour gouverner) tend à favoriser l'amateurisme, les intérêts d'élus ne coïncidant pas nécessairement avec ceux de leurs électeurs, la corruption.
Voici la réflexion du philosophe Jean-Jacques Rousseau sur la démocratie représentative : si le peuple est représenté, ce sont ses représentants qui détiennent le pouvoir, et en ce cas il n'est plus souverain. Le peuple souverain est un « être collectif » qui ne saurait être représenté que par lui même.
Renoncer à sa souveraineté serait comme renoncer à sa liberté, c’est-à-dire se détruire lui même.
Sitôt que le peuple a élu ses représentants, « il est esclave, il n’est rien » (Du contrat social, III, 15).
La liberté, comme droit inaliénable, implique la plénitude d’un exercice sans lequel il ne peut y avoir de véritable citoyenneté politique. La souveraineté populaire ne peut être, dans ces conditions, qu'indivise et inaliénable. Toute représentation correspond donc à une abdication.
 
A l'inverse, la démocratie directe (ou participative) rend son rôle de souverain à la population en lui permettant de prendre elle même les décisions, notamment par la technique du référendum ou celle de la consultation populaire. Elle constitue une tradition forte dans certains pays, dont la plus emblématique est la Suisse. Plusieurs communes en France, lassées des abus de la démocratie représentative, l'ont déjà adoptée avec succès.
La démocratie directe repose sur le principe selon lequel la population dans son ensemble prendra la meilleure décision, étant directement concernée par les conséquences de son choix : elle est supposée savoir, mieux que les élus, où résident sa volonté et ses intérêts (on est mieux servi par soi-même que par des intermédiaires). C'est ce type de démocratie (facile à mettre en œuvre dans un petit village comme le nôtre) que préconise Le Printemps de Casteil et la raison de son soutien à la liste « Ensemble pour Casteil » lors des dernières élections municipales.