dimanche 12 juillet 2015

Dimanche 12 juillet 2015 - Il y a- t-il encore une lueur d'humanité et de fraternité communale ?

A LPDC nous en doutons sérieusement quand on voit la politique totalitaire et sectaire qui est menée sur notre village ! 
Nous avons reçu le courriel suivant qui nous a touché et que nous avons décidé de publier dans son intégralité. 


"Salute,
Mon courrier va peut être vous paraître étrange, décalé, osé, mais mon propos ne me semble pas déplacé. Tout dépend toujours du point de vue, et je ne peux taire ce que j’ai vu et vécu…

J’ai parcouru vos pages, j’en ai saisi le message, et j’ai décidé de m’adresser à vous pour relayer, redresser, rendre justice, voire réparer…

J’ai  des racines qui poussent encore dans vos montagnes, et j’étais revenue, plus de 20 ans après, sur mes terres. Sur la place de Vernet, j’ai fait une étrange rencontre. Improbable, magique, logique.  Je suis restée à ses côtés toute une nuit, toute une journée,  je sais sa vie, sa personnalité, maintenant,  je sais qui il est. Je sais qui il est de jour, je sais qui il est de nuit. Et je reste son amie. Cet homme a connu bien des « déboires », comme vous dites justement en parlant, dans une de vos chroniques, d’une hospitalisation forcée à laquelle vous adjoignez les droits légaux de toute personne hospitalisée. Choisir son lieu, ses remèdes… Lui a été interné, attaché, cachetonné. Jeune. Longtemps. Mais ce n’est pas de cela dont je veux vous parler.  Aujourd’hui, il se propose de retaper sa piaule. Dans quelques mois, il aura bu sa peine, il sera quitte, avec la justice. Il paie l’eau du lavoir, dont il n’a pas l’usage, pour que ses voisines soient heureuses. Il a accepté de n’avoir pour ombre qu’une branche du cerisier qui croule sous le poids des fruits. Il est posé. Il fait encore des siennes, mais samedi soir, nous n’étions pas les seuls à faire la fête. De jeunes gens de passage poussaient le son, et cela l’avait réjoui, de n’être pas le seul à mettre le waï dans le village. Nous avons bu, dansé, ri, causé, et puis je me suis endormie, et lui… a continué. Il a un problème d’alcool, des addictions, un passif psychiatrique, mais il se bat. C’est un homme digne, sensible, bienveillant, intelligent au-delà de la moyenne.  Il aime la littérature, la musique, la nature. Ce n’est pas lui qui m’a fait le plus peur, à Castell (ni le lion), même si le delirium tremens l’a emporté un temps dans ses vrilles. Avant ça, nous avions longuement échangé, assez pour se comprendre sans se juger. Ce qui m’a effrayée, à Castell, c’est d’être réveillée en sursaut par la mairesse venue tambouriner  à sa porte, à 8 heures, dimanche matin. J’aurais pu prendre ça pour un honneur, réveillée par le maire en personne, mais ça a été un affront, un choc. Cela raisonnait (la faute est opportune) comme une force de loi injuste, une violence usurpée, j’ai eu très peur, on aurait dit une descente armée. Elle hurlait d’une voix de crécelle, mesquine, satisfaite, réjouie. Bien sûr, il y avait trop de bruit. La musique était un peu forte. Mon ami s’était mis au piano à une heure indécente. Même à moi, il m’a cassé les pieds. Même à lui, oserais-je parier. Il est conscient de tout cela, il se bat, je le répète. Il était penaud, le lendemain. C’était le jour de la honte. J’ai failli partir en courant. Mais c’est lui qui m’a rassurée et m’a assuré qu’il n’y était pour rien, qu’il ne laisserait personne violer son domicile, sans mandat, sans perqui, que c’était un abus de pouvoir, que oui, c’était violent, et qu’il en avait assez d’être ainsi agressé, exclu, rejeté.  Et qu’il était désolé pour moi que je sois si choquée. Il voulait être sûr que je comprenne qu’il était inoffensif, que ce n’était pas lui, le violent, le pervers, le sadique. Il était surtout navré pour moi. Lui, les « descentes », il n’en est pas à une près…

Madame le maire, s’il te plait, aide-le, au lieu de l’enfoncer. Propose-lui une formation de garde forestier, d’élagueur, de bûcheron, de guide de montagne, de gardien, de berger, que sais-je…   
           
Il mérite d’être respecté. Il doit s’habituer à être aidé, aimé. Il a déjà entamé ce chemin. Il revient de très loin. Moi, je le connais. Il reste mon ami, il m’a rencontrée, guidée, accompagnée, accueillie, raccompagnée. Un véritable gentleman. Ah, ça vous surprend, ça vous fait rire ? Est-ce ainsi que les hommes vivent ? En excluant ce qui paraît déviant, marginal, blessé ? Cet homme a besoin de beaucoup de choses, de sevrage, d’exercice physique, de trois thunes pour refaire sa piaule et peut être un peu l’équiper, d’une réhabilitation juridique, mais surtout, surtout, de respect. Le courage : il l’a. La patience : il l’aura. La force, soutenez-la. La liberté : personne ne saurait lui enlever…  Solidarité. Fraternité. Ça te dit quelque chose, madame la maire ? Je ne parle pas de compassion ou de charité, il n’est pas à plaindre. Je parle juste de dignité.

Quand je reviendrai dans mes montagnes saluer mon ami, je souhaite que mon utopie se réalise : Que votre groupe continue à relayer, redresser, rendre justice, voire réparer. Que mon ami  prenne soin de lui, et que le groupe social le laisse être lui-même, le reconnaisse, l’accepte. Oui, il peut être casse couilles, mais ça, c’est un problème d’alcool, pas de personne. J’espère que c’était sa dernière cuite. Mais ça, c’est une autre histoire : La sienne…
Il est votre administré, madame le maire, pas votre souffre douleur. Proposez-lui autre chose que vos cris et vos poings. Vous n’allez quand même pas le jeter au lion comme vous l’en avez menacé ?    

Merci de respecter mon anonymat, je ne veux pas de pb supplémentaires avec la municipalité…..

Si vous rencontrez mon ami, dites-lui ça, de ma part :
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront. » (René Char)

Et si la musique des années 80 qui a résonné dans Castell samedi soir vous lasse, offrez-lui un deuxième CD. Un de Guy Marchand,  cela le ravirait, madame le maire, juste pour faire la paix..."